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Chronik
7 avril 2004

The Simple Life : comme une sitcom...

Je n'aime pas les émissions de télé-réalité.

J'avoue avoir goûté au phénomène au tout début. Piqué -comme beaucoup- par la curiosité, j'ai plongé dans la piscine du "Loft". Plus pour rigoler des blagues décalées de Philippe que pour savoir si la relation entre Laure et Fabrice allait tenir le coup où si Jean-Edouard et Loana allait remettre le couvert après leur réconciliation :) ...
Lorsque la "Star Ac'" est arrivée quelques mois plus tard, je me suis dit qu'on ne me la ferait pas. Mais qu'est-ce que c'est que cette espèce de "Loft Story" déguisé en école de chanteurs à la croix de noix ? Le décolleté de la jolie Jenifer avait beau m'hypnotiser l'espace de quelques secondes, je n'étais pas dupe. J'ai compris le truc. 
Par la suite, j'ai goûté aux autres plats estampillés TF1 et M6 ("Île de la Tentation", "Bachelor", "Opération Seduction", "Popstars"...) et à chaque fois, j'ai vite réalisé que tout cela n'était qu'une perte de temps. Qu'avais-je gagné au change ? Contrairement à une épaisse frange de la population, "fan" de toutes ces émissions, ce n'est pas une vie par procuration que j'y cherche, mais du fun, du rire. Hélas pour moi, les émissions de "RealTV" ne sont pas réglées comme le papier à musique des sitcoms "Friends" et "Seinfeld". Si elles font rire, ce n'est pas volontaire...

N'ayant pas vraiment apprécié les "Osbournes", je n'attendais rien de "The Simple Life" d'autant que Paris et Nicole m'attirent encore moins que la famille du rocker... Mais comme ça passait juste après "+ Clair" que je regarde chaque samedi, j'ai décidé d'y jeter un oeil. D'autant que j'en ai tellement entendu parler à travers les médias américains que j'avais vraiment envie de voir à quoi ça ressemble.
Alors, j'ai regardé... et j'ai aimé.

Je trouve ça plutôt sympa. C'est vraiment du pur second degré, on dirait une espèce de parodie de la télé-réalité. Tantôt, on est du côté de la famille Leding (marrant le petit dernier quand il tue l'insecte), tantôt on est du côté des "greluches" (moi aussi ça me ferait chier d'aller travailler à cette laiterie... mais je ferais quand même le boulot, parce que les bouteilles de lait, quand même...)... La réalisation est impeccable, le rythme est tel qu'on ne s'ennuit jamais. Et on rigole. On rigole de ces situations complètement loufoques... A la limite, on pourrait même comparer "The Simple Life" à une sitcom anglaise trashy (du type "Father Ted" ou "Bottom") où le trash surviendrait lorsque les deux poupées trangressent les bonnes manières comme obéir aux règles de la maison ou faire son boulot avec sérieux...

En fait, "The Simple Life" est le concept inversé de la télé-réalité telle qu'on la connaît. Ici, on ne prend pas des gens ordinaires qu'on embarque dans une aventure réprésentative soit-disante de la réalité (il n'y a rien de plus irréel que d'être enfermé pendant plusieurs mois dans un loft ou une villa ou de forcer un mec à tester des filles comme on tâte des melons), mais Paris et Nicole, jet-setteuses "professionnelles", deux jeunes femmes déconnectées de la réalité (de la nôtre, en tout cas) en temps normal, qui se retrouve dans une aventure -certes très scénarisée, mais ce n'est pas le problème, au contraire- où le but est de vivre une vie ordinaire (faire les courses, travailler pour gagner de l'argent). Il n'y a donc que pour elles d'une certaine manière que le concept n'est pas inversé.
Certains pourraient croire que cette émission se moque des petites gens ou, à l'inverse, essaye de faire passer un message plutôt moralisateur : "il faut travailler pour gagner sa vie." On n'a pas vraiment ce sentiment au regard des deux premiers épisodes. Sur le premier point, c'est très clair, Paris et Nicole agissent vraiment comme de véritables pestes, des têtes-à-claques mais elle ne sont pas du tout médisantes à l'égard de la famille Leding. Et on peut parier que l'émission n'aurait pas récolté autant d'audience si cela avait été le cas. Quant à une quelconque morale, on ne peut pas vraiment dire qu'elle soit au coeur du programme. Ce que représente Paris et Nicole est tourné en dérision et les deux filles -pas connes à ce point- pratiquent quand même beaucoup l'auto-dérision de leur côtés. Tout est basé en fin de compte sur le second degré, sur le comique de situation et certains moments rappellent beaucoup "Seinfeld" dont les personnages ont un mal fou à vivre comme monsieur "tout le monde". "The Simple Life" se déguste donc comme une sitcom d'un nouveau genre...

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